Les défis du SRAS-CoV-2

Une pandémie


Avertissement : nous ne donnons aucune information qui puisse être exploitée en vue d’un diagnostic médical ou pour la prescritption d’un remêde. Seul votre médecin peut le faire.

1 – Origine du SRAS-CoV-2

Le SRAS-CoV-2 est apparu (selon des données officielles) en Chine, à  Wuhan (province de Hubei). Le premier cas d’infection a été déclaré le 17 novembre 2019. C’est un corona-virus, le 3e connu. Il provoque un syndrome respiratoire aigu sévère (in English Severe Respiratory Acute Syndrome) ou SRAS (en français). Qualifiée de « gripette » par un Ministre inconscient, la maladie s’est peu à peu étendue. Elle est devenue pandémie, gagnant l’Europe puis les USA.

1.1 – Origine animale

L’origine du virus, en Chine, est liée à une ou plusieurs espèces animales sauvages consommées par la population chinoise. Il y a une controverse sur le sujet. Des rumeurs ont donné d’autres origines réputées malveillantes et sans fondement.

Un ou deux virus auraient fusionné et le résultat a sauté la barrière homme-animal. M. André Bervillé (DR-INRA ER) m’a fait remarquer que depuis que l’espèce humaine a domestiqué des animaux, nous n’avons cessé de faire face à des maladies émergentes. Le virus viendrait « d’une chauve-souris (un mammifère volant). Ces animaux sont connus comme réservoirs de nombreux virus qui ont émergé (rougeole, oreillons, grippe, encéphalites, …) » (d’après Sciences et Avenirs n° 878, avril 2020, p. 70). Un hôte intermèdiaire, le pangolin, mangeur de fourmis, a pu être l’hôte intermédiaire. C’est une espèce protégée, menacée d’extinction, braconnée et importée (en Afrique, en Indonésie et en Chine). Le traçage de la généalogie du SRAS-CoV-2 est une entreprise colossale, un travail de bénédictin.

Quel est l’intermédiaire entre la chauve-souris qui vole et le pangolin qui trotte à ras du sol ? La réponse pourrait être la fourmi qui mange les crottes et l’urine des chauve-souris. Le pangolin se régale des fourmis, ses proies habituelles. On sait que le SRAS-CoVi précédent était véhiculé par la civette palmiste masquée, ce qui a orienté les épidémiologistes vers le pangolin. Dans les marchés chinois, ces animaux sont entassés dans des enclos exigus. L’abattage sur place met les vendeurs-bouchers en contact avec les viscères et le sang des pangolins et autres animaux.

Le 31/12/2019, les autorités chinoises déclarent l’épidémie. Le 23/01/2020, soit un petit mois après, les autorités chinoises mettent en quarantaine des millions de chinois.

1.2 – Voyageurs et porteurs du virus

Les voyages de Chine vers l’extérieur ne sont pas interdits, notamment par avion. Auparavant, le virus a voyagé à pied, en motocyclettes, en avion. Si la France a refusé de fermer ses frontières au prétexte que le virus n’a pas de passeports, ses porteurs en ont. Le voyage a commencé à pied par la Chine, il a continué par avion : deux premiers cas sont confirmés en France le 24/01/2020. Virus aéroporté ? Voyageur sans passeport ? Des couenneries.

Nous connaissons un ami qui rentrait du Vietnam et a fait escale à Pékin. A son arrivée à Pékin, lui et son groupe ont été « épluchés » à leur arrivée : température, réactifs, interrogatoire, … A leur arrivée à Roissy-en-France (aéroport Charles-de-Gaulle), rien, oualou, nada, niemals, … et TGV vers Montpellier ! Il aurait pu ramener du CoViD-19 ! Heureusement, cela n’a pas été le cas. Mais il y a eu des voyageurs chinois et autres en provenance de l’Ubei qui sont venus en France, en Suisse, en Italie …Sur leurs deux pieds mais assis dans des avions et des voitures.

1.3 – Les épidémies en France et alentours

Le 28/02/2020 plusieurs foyers épidémiques se révêlent, la France passe au « stade 2 ». Le 8/03/2020, la France enregistre plus de 1.000 cas ! Le 11/03/2020 l’OMS déclare l’état de pandémie, le monde est atteint, les porteurs de virus ont voyagé. Le 17/03/2020, 4.500 cas sont confirmés, la France est passée au « stade 3 ». Le confinement général est décrété en France. Entre-temps, les frontières françaises ne sont pas fermées mais ce sont nos voisins qui les ferment. Le premier tour des élections municipales se tient le 15 mars 2020 ! Nos voisins sont touchés, la pandémie couvre l’Europe et s’étend aux USA. biggrin biggrin mad mad confused confused

2 – Les caractèristiques du virus

2.1 – Les rouages de la CoViD-19

Ce virus commence son infection discrètement, sans bruit.

2.1.1 – Le silence de la maladie à ses débuts

La pathologie ou la CoViD-19 est une atteinte du système respiratoire (Syndrome Respiratoire Aigü Sévère ou SRAS). Le principal danger de ce SRAS est de ne pas déclencher de symptômes pendant plusieurs jours. Le malade a l’ai sain ! Ce sont entre 35 et 50% de malades infectés qui sont potentiellement aussi contagieux que les personnes qui présentent des symptômes.

2.1.2 – Le mode de contamination

Les irritations des fosses nasales provoquent des éternuements qui projettent des gouttelettes de mucus contenant des virions (particules virales). L’irritation de la trachée, des bronches et bronchioles provoque des toux qui projettent des particules de mucus et des gouttelettes de salive infectée.

2.1.3 – Les premiers symptômes et l’aggravation

L’apparition de fièvre et l’aggravation de la toux et des éternuements doit alerter. Ces symptômes sont jugés « bénins ». L’absence de dépistage et la diffusion silencieuse font que passé un certain point, il se déclenche un afflux soudain de malades atteints de manière sévère. La toux est sèche ou grasse, des difficultés respiratoires apparaissent (les alvéoles pulmonaires sont atteintes). Les risques d’aggravation augmentent avec l’âge et avec des maladies associées (maladies cardiaques, hypertension, diabète, bronchite chronique, etc.).

Même avec des soins intensifs, la maladie peut déclencher une réaction immunitaire générale inflammatoire. Une ventilation artificielle ou l’administration d’oxygène peuvent se révèler nécessaires : un lourd dispositif.peut intervenir, l’ECMO (oxygénation par membrane extracorporelle).

Appareillage ECMO (Wikipédia : cliquez sur la photo)

D’autres symptômes doivent attirer l’attention : la perte de l’odorat et du goût. Le virus s’en prend à toute la sphère orale (bouche, …). Les médecins commencent à mettre en évidence une généralisation du virus à des organes comme les reins, le foie, le système nerveux central, … Il y a des surprises à venir. Les soignants doivent prendre le maximum de précautions pour prodiguer les soins en se protégeant.

2.1.4 – La seconde phase : tempête cytokinique

Puis arrive une seconde phase alors que le virus est combattu par l’organisme aidé par les médecins, en hôpital. Le système immunitaire du patient sur-réagit. Cette réaction immunitaire est due à la « tempête cytokinique  ». L’issue peut être fatale au patient. Cette tempête est responsable de dommages collatéraux, c’est-à-dire de lésions autres que dues directement au virus.

2.2 – Dommages collatéraux

La tempête cytokinique ou hyper-réaction immunitaire va causer des dommages que nous qualifions de collatéraux. L’organisme s’en prend à lui-même, c’est une réaction auto-immune. Les malades qui sont traités peuvent croire qu’ils sont guéris. C’est ce qu’affirme le médecin urgentiste Gérald Kierzek. Le malade a été soigné, il n’est pas guéri et doit faire l’objet d’un suivi par un bon médecin généraliste pendant au moins un an.

Un de mes amis très cher vient de revenir chez lui : une grande fatigue me dit-il. Il faut du repos mais aussi une alimentation saine ne fatigant pas les reins (pas d’alcool, des légumes, …). Certains patients doivent suivre des séances d’orthophonie (cordes vocales malmenées par l’intubation), de kinésithérapie, … De la ré-éducation sous contrôle médical.

Les patients revenus chez eux sont-ils guéris, le virus a-t-il été éliminé ? Le suivi, dépistage par tests, est fondamental pour déclarer que le virus n’est plus là et la vaccination doit pouvoir prévenir touts contamination et toute reprise de l’épidémie.

2.3 – Survie du virus

Le virus est un microorganisme infectieux qui se présente sous deux formes :

  • une forme extracellulaire (un virion) entouré d’une capside plus ou moins résistante au milieu environnant.
  • une forme intracellulaire plus ou moins active ou dormante qui, lors de son réveil, détourne la machinerie cellulaire hôte pour se multiplier. Cette forme, ou pro-virion, sert à répliquer le virus laquelle provoque généralement des lésions chez son hôte du fait de la mort des cellules infectées.

Sous la forme extracellulaire, le virus peut survivre un certain temps dans une gouttelette de mucus expectorée. La survie va dépendre de la dessication de la gouttelette et de son exposition aux rayons ultraviolets de la lumière solaire. On pense que le virus ne résiste pas au savon, au gel hydroalcoolique sur les mains. Il ne résisterait pas dans le milieu marin ni dans l’eau des piscines traitée au chlore et à ses dérivés.

Le virus, sous sa former intra et extra-cellulaire, reste vivant dans les cadavres de personnes décédées pendant 5 jours, ce qui implique de la part des thanatologues (employés de pompes funèbres) le maximum de précautions. Ceci explique une certaine propension aux incinérations de cadavres plutôt qu’a leu inhumation.

Une inconnue demeure : la survie du virus dans un organisme ne présentant plus de symptômes. Une autre inconnue est la pérennité des anticorps naturels de l’organisme qui a été atteint et qui semble guéri.

3 – Petit virus, grande crise économique

Les malades, heureusement, guérissent mais on ne sait pas si l’immunité qu’ils ont acquise est pérenne. Mais il y a eu des décès et la peur générée a eu des conséquences sur la vie économique des pays touchés.

3.1 – Impact du virus

Les données en provenance de Chine sont soupçonnées de minimiser l’étendue exacte du virus tant en nombre de décès qu’en surface géographique. Les chiffres officiels donnés par la Chine font état de 4.000 morts dans le Hubei. À Wuhan, épicentre de la pandémie, 50.000 personnes ont été contaminées pour 2538 décès, selon les chiffres officiels délivrés par les autorités chinoises.Ceci n’explique pas le nombre d’urnes funéraires livrées aux familles. Un journaliste estime lui à 59.000 le nombre de décès pour la seule ville de Wuhan. L’économie du pays a été sévèrement impactée.

Le manque de préparation de notre pays en nombre de lits de réanimation, en appareillages divers, en outils (masques, gants, survêtements, …) et surtout la déficience intellectuelle de certains dirigeants et hauts-fonctionnaires (énarques) a amené à confiner la population le 17 mars 2020 et à stopper une partie de l’économie nationale. Le déconfinement le 11 mai 2020 doit permettre la remise en marche du pays.

3.2 – Les produits stratégiques de lutte

La lutte contre la pandémie est passée par les soins aux malades. Ces soins ont montré :

  • la dépendance vis-à-vis de molécules pharmaceutiques dont la production a été délocalisée vers l’Inde et la Chine, conséquence de la mondialisation.
  • la dépendance vis-à-vis de productions d’appareillages d’hôpitaux produits à l’étranger, conséquence de la désindustrialisation de la France.
  • l’insuffisance du nombre de lits de réanimation en milieu hospitalier, conséquence de la politique de fermeture des lits menée par le gouvernement et ses agences.
  • la pénurie de vêtements spécialisés pour la protection des personnels soignants, conséquence de la désindustrialisation de la France.
  • l’impact des pénuries sur les EHPAD (maisons d’accueil de personnes âgées), conséquence des pénuries ci-dessus.
  • les lourdeurs administratives dues à des fonctionnaires peu enclins à évaluer leurs responsabilités et plus enclins à ouvrir des parapluies protecteurs, persuadés que ne pas prendre d’initiatives leur assure une certaine tranquilité, conséquences de la formation des énarques et de l’existence de corps de fonctionnaires cloisonnant les administrations.
  • et autres lourdeurs …

Les conséquences des incuries diverses a été atténuée et contournées par le dévouement des personnels de santé, par une réactivité des collectivités territoriales et de citoyens. Le principe de subsidiarité a joué à fond. Régions, communautés de communes et métropoles, départements, communes, particuliers, …. ont réagi contre les réglementations et les féodalités de toutes sortes (État, administration, politiques, chefs [de services divers], intermédiaires, etc. cf Marianne n° 1209 du 13 au 11 mai 2020).

Les lois ne doivent pas s’opposer à l’intérêt général mais doivent être au service du bien public, selon Mme Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, ancienne ministre. Cette grande dame a bien insisté. Elle a oublié qu’elle n’avait pas le droit de commander des masques, elle l’a fait au nom de l’intérêt général. (Voir l’article du site Citoyens34).

3.3 – Remise en route du pays

Le slogan « rien ne doit être comme avant » est brandi comme une menace contre ceux qui ont failli et contre lesquels des citoyens ont déposé des plaintes. Nous, écologues, voyons l’avenir comme positif pour nos enfants et petits-enfants. La remise en route devra faire plus de place aux sciences de l’environnement et à l’écologie sur un plan national, régional (Europe, ….) et international.

La recherche s’active dans tous les pays pour trouver un vaccin efficace qui nous est promis, bientôt … Vers la fin 2020 au mieux !

Nous avons aggravé la dette financière de manière colossale et nos enfants ne doivent pas en souffrir.

Épilogue

Il est impossible de conclure, la situation évolue chaque jour dans un sens favorable, le nombre de décès diminue, le nombre de patients sortants d’hôpital augmente et le nombre de malades en réanimation diminue.Un grand absent de cette crise est le problème des déchets. Masques, gants, surblouses, surchaussures, coiffures (charlottes) sont jetables mais pas n’importe comment. Avec les seringues, les aiguilles diverses (…), tout ce qui a été en contact avec des fluides infectés de virions, doit faire l’objet d’un traitement. En urgence, pour casser la transmission du virus, cadavres et matériels ont été dirigés vers les incinérateurs. On verra ailleurs et après ? Non, il faut y réfléchir dès maintenant pour ne pas ajouter du malheur au malheur. Si le feu détruit les germes pathogènes et notamment l’agent  SRAS-CoV-2 de la CoViD-19, n’oublions pas que le traitement de ces déchets ajoute de la matière à des procédés de traitement que nous ne cessons de dénoncer depuis des années, dont les incinérateurs de nos régions.

Le mensuel Sciences et Avenir (n° 878, avril 2020, pp. 58-64) pose les problèmes de la décennie cruciale du climat (2020-2030, pp. 58-61) et de l’impact de l’exploitation des hydrocarbures en zone maritime profonde (pp. 62-64). Face au nombreux défis posés par l’Environnement et l’Écologie, soyons humbles et sachons écouter les scientifiques pour trouver un accord entre l’Écologie et l’Économie. Ce problème que j’ai eu personnellement à affronter en 1980 avec mes collègues de la Mission des Études et de la Recherche du Ministère de l’Environnement (alors situé 14 boulevard du Général Leclerc à Neuilly-sur-Seine). Cette mission n’existait plus quand le Ministère a déménagé au 12 avenue de Ségur à Paris. Le voisinage du Ministère de la Santé n’a pas permis une meilleure communication. Nous sommes, je l’espère, en marche vers un monde nouveau.

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Montpellier le 24 mai 2020

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques mention Écologie
Président de l’ODAM, Trésorier du CIDES34
Cadre technique supérieur de la Recherche (IR-CNRS ER)
Ancien Auditeur de l’Institut des Hautes-Études de la Défense Nationale

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